L’amiante représente un danger dès lors que ses fibres se dispersent dans l’air. Sur les chantiers de retrait, la maîtrise de l’aéraulique est un élément de sécurité important. Le bilan aéraulique garantit le renouvellement constant de l’air, le maintien d’une dépression de sécurité et la parfaite étanchéité du confinement. Il permet d’éviter qu’un défaut de ventilation n’entraîne une fuite de fibres hors de la zone, exposant travailleurs et environnement. Obligatoire sur tous les chantiers de niveau 2 ou 3, ce dispositif s’appuie sur des mesures physiques rigoureuses. Les encadrants doivent alors comprendre les mécanismes, savoir élaborer, interpréter et corriger en temps réel le bilan aéraulique.
Comprendre le rôle du bilan aéraulique sur un chantier amiante
Lorsqu’une zone de travail contient des fibres d’amiante, la moindre fuite peut entraîner la dispersion de poussières hautement cancérigènes.
Sur un chantier amiante, le bilan aéraulique permet de vérifier que la qualité du confinement répond aux exigences réglementaires. Aussi, il assure que les conditions de renouvellement de l’air sont conformes aux objectifs de sécurité.
Tout d’abord, il vérifie que l’air est renouvelé en quantité suffisante dans la zone de travail. Cela signifie l’extraction et le remplacement de l’air sont efficaces. Sans ce renouvellement, les fibres stagnent et le risque d’inhalation augmente pour les opérateurs présents dans la zone.
Ensuite, il mesure le maintien d’une dépression constante d’au moins 10 Pascals dans la zone confinée. Cette dépression crée un effet d’aspiration vers l’intérieur, évitant que des fibres d’amiante ne s’échappent par les ouvertures ou fuites accidentelles.
Également, le bilan aéraulique permet de garantir que le tunnel de décontamination du personnel présente un renouvellement d’air suffisant. Cela afin d’éviter que les intervenants ne transportent les fibres d’amiante hors de la zone de traitement.
Enfin, il évalue l’efficacité de la barrière dynamique au niveau de l’installation de décontamination du matériel et des déchets. Cette barrière, généralement constituée d’un sas ventilé, empêche les fibres de migrer vers l’extérieur pendant les opérations de sortie du matériel ou d’évacuation des sacs de déchets.
Le bilan aéraulique est-il obligatoire ?
La réponse est oui. L’arrêté du 8 avril 2013, sur les moyens de protection collectifs amiante, impose la réalisation d’un bilan aéraulique dès lors qu’un confinement dynamique est mis en place. On entend par confinement dynamique, la maitrise de la circulation de l’air dans l’espace.
Ce type de confinement devient obligatoire sur les chantiers de niveau 2 ou 3 en termes d’empoussièrement. Cette obligation concerne aussi bien les interventions en sous-section 3 (SS3) qu’en sous-section 4 (SS4).
L’article 11 de l’arrêté du 8 avril 2023 précise le bilan aéraulique doit être prévisionnel et validé par des mesures réelles. Ces dernières sont à réaliser à l’aide d’un anémomètre. Autrement dit, on ne peut pas se contenter de calculs théoriques : il faut vérifier sur le terrain que le confinement fonctionne.

Le bilan aéraulique prévisionnel : à quoi sert-il ?
Avant même de monter le chantier, le bilan aéraulique prévisionnel permet de dimensionner correctement les installations de ventilation. Il s’agit d’une note de calcul importante car elle conditionne l’efficacité du confinement.
Elle détermine le nombre et le débit des extracteurs nécessaires, la surface des entrées d’air et les éventuels dispositifs de réglage à prévoir. Il prend en compte de nombreux paramètres : volume de la zone, configuration des locaux, niveau d’empoussièrement prévu, type d’activités réalisées.
Pour réaliser ce bilan aéraulique, l’INRS met à disposition l’outil 111. Cet outil de calcul pour permet de s’assurer que l’on respecte les bonnes pratiques et d’éviter les erreurs de dimensionnement.
« Elaboré par l’INRS, cet outil aide à établir le bilan aéraulique prévisionnel pour un chantier de désamiantage sous confinement, selon la méthode du guide pratique de ventilation ED 6307. »
Une ventilation insuffisante entraîne un empoussièrement accru, tandis qu’une ventilation excessive peut perturber le fonctionnement des installations de décontamination.
Quelle formation est obligatoire pour réaliser un bilan aéraulique ?
La réalisation d’un bilan aéraulique relève de la responsabilité des encadrants de chantier et des encadrants techniques. Ces professionnels doivent suivre une formation spécifique à la prévention du risque amiante, conformément à l’arrêté du 23 février 2012.
Cette formation inclut les bases théoriques du bilan aéraulique, mais aussi des exercices pratiques avec des outils de mesure comme l’anémomètre ou le micromanomètre.
Elle vise à garantir que le professionnel sache concevoir un système efficace et le valider par des mesures objectives. Sans cette compétence, le confinement ne peut être considéré comme conforme.
En revanche, comme toute compétence technique, celle-ci s’entretient. Il devient alors pertinent de suivre une formation complémentaire, notamment lorsqu’un audit interne ou externe met en évidence des lacunes.

Existe-t-il une formation dédiée au bilan aéraulique ?
Formation spécifique
Oui, et c’est une excellente nouvelle pour les professionnels du secteur. Avorisk propose une formation spécifiquement consacrée au bilan aéraulique. Elle permet aux encadrants d’approfondir leurs compétences, de mettre à jour leurs connaissances réglementaires et de pratiquer les outils de mesure dans des conditions proches du terrain.
À qui s’adresse cette formation ?
La formation s’adresse exclusivement aux encadrants techniques et de chantier ayant déjà suivi la formation à la prévention du risque amiante. Elle permet de renforcer leur autonomie dans la conception et la validation des systèmes de confinement dynamique.
En renforçant leurs compétences sur le bilan aéraulique, ces professionnels améliorent non seulement la conformité réglementaire de leurs chantiers, mais aussi leur capacité à convaincre lors des audits ou des inspections.
L’auditeur peut-il imposer une formation au bilan aéraulique ?
Lors d’un audit, un auditeur peut constater un écart : absence de note de calcul, méconnaissance des paramètres à contrôler, ou incapacité à justifier les choix techniques.
Toutefois, il ne peut pas imposer une formation. Il relève l’écart et c’est ensuite à l’encadrement de proposer une réponse adéquate. Dans la majorité des cas, suivre une formation ciblée sur le bilan aéraulique constitue une solution pertinente. Elle permet de lever rapidement l’écart, de prévenir de futures non-conformités et de renforcer la compétence globale de l’équipe.
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