Le travail en mer, en eaux calmes ou à proximité d’eau expose les professionnels au risque de noyade. C’est dans ce contexte que la réglementation impose le port d’équipement individuel de flottabilité ou plus communément appelé gilet de sauvetage. Il garantit la flottabilité nécessaire pour vous maintenir en surface, même en cas d’épuisement ou d’inconscience. Toutefois, encore faut-il choisir le bon modèle, adapté à votre activité et conforme aux normes en vigueur.
Gilet de sauvetage vs gilet de flottaison : quelle différence ?
On utilise souvent les termes « gilet de sauvetage » et « gilet de flottaison » indifféremment, pourtant ils désignent deux équipements aux usages distincts.
Un gilet de sauvetage est conçu pour maintenir une personne hors de l’eau. Il possède la particularité de retourner automatiquement l’utilisateur sur le dos. Le gilet de sauvetage permet à l’utilisateur de garder le visage hors de l’eau même s’il est inconscient.
Il offre une capacité de flottaison de 100 à 275 N (Newtons) en fonction du modèle sélectionné. Aussi, selon sa capacité, cet équipement est adapté aussi bien aux eaux calmes qu’à des conditions extrêmes en mer.
Un gilet de flottaison est plus léger et flexible. Il permet une plus grande liberté de mouvement pour son utilisateur. Sa capacité de flottaison est de 50 à 100 N en fonction, ici aussi, du modèle choisi.
La principale différence entre les deux types de gilets réside dans le fait que les gilets d’aide à la flottabilité de 50 N sont à proscrire dans un contexte professionnel.
En effet, cet EIF (équipement individuel de flottabilité) est destiné aux personnes qui savent correctement nager, se trouvent à proximité du rivage et d’une aide ou des secours. De plus, il ne retournera pas automatiquement l’utilisateur sur le dos.
Concrètement, les gilets de sauvetage se destinent à une utilisation professionnelle et les gilets de flottaison à une activité sportive et de loisir.
Les différents types d’équipements individuels de flottabilité
Selon l’INRS, on distingue trois types d’EIF distincts ave chacun leurs spécificités ainsi que leurs sous-catégories.
1. Gilets de sauvetage à flottabilité permanente
Leur composition faite de mousse à haute densité dans une enveloppe en tissu ou en PVC assure une flottabilité constante. Les matériaux de base sont robustes, ne pourrissent pas et résistent à la lumière, au déchirement ainsi qu’à l’écrasement. Plusieurs modèles existent :
- Les aides à la flottabilité 50 N s’adaptent à un usage de loisir ou sportif. Néanmoins, elles s’utilisent dans des contextes bien spécifiques comme dans les parcs à huîtres.
- Les gilets de sauvetage à flottabilité permanente 100 N conviennent lors de visites ou d’opérations ponctuelles sur des chantiers.
- Les gilets de sauvetage à flottabilité permanente 150 N sont utilisés dans un milieu présentant des eaux vives ou « lorsque le milieu liquide pose des problèmes de portance (tel que boue ou nappe de pétrole ».
- Les gilets hybrides à double système de flottabilité intègrent, en général, un gilet gonflable de 100 N ou 150 N à un gilet à flottabilité permanent de 50 N ou 100 N
2. Brassières de sauvetage à flottabilité permanente
Ces EIF en forme de plastron offrent une flottabilité équivalente à celle des gilets de sauvetage mais la plupart des brassières ne sont pas considérées comme des EPI (équipements de protection individuels).
En effet, elles s’utilisent seulement en cas de situation d’urgence et sont stockées dans des coffres dédiés. Les brassières de sauvetage ne sont majoritairement pas destinées à un port permanent.
3. Gilets de sauvetage gonflables
Les gilets de sauvetage gonflables possèdent une plusieurs chambres. Les modèles automatiques libèrent le CO₂, contenu dans la cartouche de gaz, lorsque le gilet entre en contact avec de l’eau. Les modèles manuels nécessitent que l’utilisateur actionne le système afin de libérer le gaz grâce à une tirette. Il est possible de retrouver les deux systèmes sur un même gilet.
Les gilets de sauvetage gonflables offrent une mobilité supérieure aux gilets de sauvetage à flottabilité permanente. Ils sont plus adaptés à des tâches dans des espaces exigus, à température élevée ou autres. Plusieurs modèles existent :
- Les gilets de sauvetage gonflables 100 N s’adapte aux travaux en bordure de berge.
- Les gilets de sauvetage gonflables 150 N se portent avec tous les types de tenue de travail.
- Les gilets de sauvetage gonflables 275 N s’utilisation dans des conditions spécifiques et extrêmes pour des équipes de sauvetage ou pour des postes de travail exigeant des équipements lourds tels que des tabliers de soudeur ou des tenues de sableur.
Critères essentiels pour choisir son gilet d’aide à la flottabilité
Normes et certifications : que vérifier ?
Pour être sûr d’investir dans un équipement fiable, il est indispensable de vérifier qu’il est conforme aux normes en vigueur.
Les normes ISO 12402-1 à 10 sont des normes européennes qui définissent des critères de confort, des niveaux de flottabilité, des accessoires spécifiques et des exigences complémentaires.
Le marquage CE informe les utilisateurs que le gilet est conforme à la réglementation européenne. Il doit respecter des exigences particulières en matière de santé, sécurité et environnement.
Les gilets IMO SOLAS sont des gilets de sauvetage conçus pour les professionnels et passagers des cargos, ferries ainsi que des navires de croisière. Ils répondent à la convention SOLAS instaurée par l’IMO (Organisation Maritime Internationale). Également, ils ne sont pas considérés comme des EPI mais comme des équipements de sauvetage.
Niveau de flottabilité (Newton) : comprendre les classifications
Le choix du gilet dépend évidemment de votre activité, il vous faut donc connaître les différents niveaux de flottabilité, mesurés en Newtons (N) :
- 50 N : Cela convient aux nageurs dans le cadre d’une activité sportive ou de loisir.
- 100 N : Gilet de sauvetage pour conditions modérées en eaux calmes.
- 150 N : Idéal pour la navigation en mer, les eaux agitées et les forts courants.
- 275 N : Conçu pour les situations extrêmes avec des vagues déferlantes comme pour les travailleurs des plateformes offshores.
Entretien et vérification
Nettoyage, stockage, maintenance
Entretenir correctement les gilets de sauvetage garantit sa fiabilité et améliore sa longévité. Après chaque utilisation, notamment en milieu marin où les sels et les particules corrosives sont omniprésents, il est primordial de rincer soigneusement le gilet à l’eau douce afin d’éliminer tous les résidus qui pourraient dégrader les matériaux.
Après chaque utilisation, le gilet doit être soigneusement replié selon les instructions du constructeur.
Le stockage revêt une est également un élément à ne pas négliger afin de maintenir son équipement en bon état de fonctionnement. Choisissez un emplacement sec, à l’abri des rayons directs du soleil qui pourraient fragiliser les tissus et les composants synthétiques.
Une inspection régulière s’impose, examinez méticuleusement les sangles, contrôlez l’intégrité des coutures et vérifiez le bon fonctionnement des fermetures ainsi que les mécanismes de déclenchement.
Ces gestes simples permettront non seulement de prolonger significativement la durée de vie de votre équipement, mais surtout de maintenir son efficacité et sa sécurité lors de vos futures sorties en mer ou sur l’eau.
Quand remplacer un gilet ?
La durée de vie d’un gilet de sauvetage est étroitement liée à son état et à son bon fonctionnement. Toute déchirure, même minime, ou usure visible constitue un signal d’alerte nécessitant immédiatement son remplacement, car ces détériorations compromettent l’intégrité structurelle et la capacité de protection de l’équipement.
La flottabilité représente le critère majeur de sécurité : dès que vous constatez une diminution de sa capacité à vous maintenir à la surface, il devient impératif de procéder au renouvellement.
Pour les modèles gonflables, la date d’expiration de la cartouche de gaz est un marqueur temporel crucial – au-delà de cette échéance, le mécanisme de gonflage pourrait ne plus fonctionner correctement, mettant votre sécurité en péril.
Vérification avant utilisation
Avant chaque utilisation, une inspection visuelle de votre gilet de sauvetage est un geste de prévoyance simple mais essentiel. Avant chaque sortie en mer, en rivière ou sur tout plan d’eau, un contrôle exhaustif s’impose. Un contrôle visuel permet de détecter les moindres signes de détérioration. Recherchez attentivement toute trace d’usure, déchirure, couture descellée ou élément de fixation fragilisé.
N’hésitez pas à déplier complètement le gilet pour examiner chaque zone, y compris les parties habituellement cachées.
Ajustez correctement les sangles, elles doivent être ni trop serrées pour ne pas entraver la circulation sanguine, ni trop lâches au risque de glisser lors d’une immersion.
Pour les modèles gonflables, le mécanisme de gonflage doit être testé méticuleusement, en vérifiant l’intégrité de la cartouche de gaz et le bon fonctionnement du système de déclenchement manuel et automatique.
Vérification générale périodique
Pour les activités de loisir et sportive, l’article A322-45 du Code du sport qui concerne la pratique du canoë, du kayak, du raft : “Les matériels et les équipements sont bien entretenus.”
Alors que dans l’article A322-69 du Code du sport qui concerne la pratique de la voile : “Le responsable technique […] s’assure périodiquement de l’état de bon entretien des équipements individuels et collectifs, de leur aptitude à remplir leur fonction et de leur bonne adaptation aux pratiques et aux compétences des pratiquants concernés.”
Pour les professionnels dans le cadre de leur poste, un contrôle réglementaire des gilets de sauvetage est exigé. Cette vérification générale périodique inclut la vérification de la flottabilité, des coutures et du bon fonctionnement des systèmes gonflables en respectant une méthodologie d’inspection. Elle doit être entreprise tous les 12 mois. Chaque VGP doit être tracée dans un registre avec les informations d’identification, de contrôle, sur l’hygiène et le cycle de vie de l’équipement.
En fonction du domaine d’activité, les réglementations sont différentes cependant il y a deux règles à suivre en tout temps :
- Les matériels et les équipements doivent être bien entretenus et maintenus en état de conformité.
- Les utilisateurs doivent respecter les consignes d’utilisation et de vérification imposées par le fabricant.
Vous souhaitez apprendre à vérifier vos gilets correctement et dans le respect de la législation ? Découvrez la formation vérification des gilets d’aide à la flottabilité.