La vérification générale périodique d’un pont roulant, d’un chariot élévateur, d’un treuil ou autre appareil de levage ne s’improvise pas. Le vérificateur est un acteur clé pour la sécurité des salariés. Il doit posséder une expertise technique des engins qu’il contrôle, des connaissances réglementaires et un sens aiguisé de l’analyse. Mais alors concrètement, qui peut assurer cette mission de vérification ? Et quelles sont les compétences exigées lors de la VGP d’un appareil de levage ? Voici tout ce qu’il faut savoir.
Qui peut réaliser les VGP des appareils de levage ?
L’arrêté du 1er mars 2004 fixe les règles encadrant les vérifications générales périodiques des appareils de levage. Il précise que seuls des professionnels qualifiés peuvent assurer ces contrôles.
En clair, la personne qui inspecte le matériel de levage doit pouvoir prouver qu’elle détient les compétences nécessaires à la réalisation de cette tâche.
En effet, la loi impose des étapes précises à réaliser lors d’une VGP afin de détecter d’éventuelles anomalies. Le vérificateur doit savoir les identifier, évaluer leur criticité et proposer des actions correctives.
Ces professionnels peuvent appartenir à l’entreprise ou intervenir en tant que prestataires externes. Le plus important est qu’ils disposent d’une qualification reconnue et qu’ils soient en mesure de justifier leurs compétences devant l’inspection du travail.
Que dit la réglementation en matière de compétence du vérificateur ?
L’article R4323-24 du Code du travail complète l’arrêté. Il précise les compétences que le vérificateur doit posséder. Il insiste sur deux éléments clés : la connaissance des risques liés aux équipements de travail et la maîtrise de la réglementation en vigueur.
Effectivement, le technicien vérificateur n’est pas qu’un technicien. Il endosse également un rôle de préventionniste. C’est-à-dire qu’il participe à renforcer la sécurité des travailleurs en les alertant sur les comportements à risques ou manipulations dangereuses.
Il doit anticiper les risques d’accident et s’assurer que les équipements de travail respectent bien les normes de sécurité en vigueur.
De plus, l’entreprise doit tenir à disposition des autorités la liste des personnes habilitées à effectuer ces vérifications. Cela implique une traçabilité des qualifications et dans le suivi des compétences internes ou sous-traitées.

Le savoir-faire essentiel pour réaliser la vérification générale périodique des équipements de levage
Des connaissances précises de la réglementation applicable
Pour mener à bien une vérification générale périodique, il faut maîtriser les textes réglementaires qui encadrent les appareils de levage.
L’arrêté du 1er mars 2004, précédemment cité, constitue évidemment le socle de référence. Il référence tous les essais et épreuves à réaliser pour chaque vérification. En effet, il n’existe pas que la VGP mais aussi la vérification à la mise en service et à la remise en service.
Mais il ne s’agit pas du seul texte à connaître.
Aussi, le vérificateur doit maîtriser les grands principes de sécurité dictés par la directive machine. Cette directive européenne (Directive 2006/42/CE) impose des exigences en matière de sécurité et de santé, applicables à toutes les machines mises sur le marché.
Des compétences en prévention des risques
Un bon vérificateur doit avant tout savoir repérer les situations dangereuses.
Tout d’abord, lors de la vérification générale périodique, il s’assure que le matériel répond bien à l’usage auquel il est destiné. On appelle cette étape l’examen d’adéquation.
Ensuite, il effectue un examen de l’état de conservation de l’appareil. Cet examen visuel permet d’identifier les premiers défauts visibles.
Enfin, il contrôle le bon fonctionnement des dispositifs de sécurité.
Il doit être capable de détecter les signes de fatigue, d’usure ou de déformation qui peuvent compromettre la sécurité de l’équipement.
Mais ce n’est pas tout ! Il doit aussi réaliser une analyse de risques, en tenant compte du contexte d’utilisation de l’appareil, de son environnement et des pratiques des opérateurs.
Par exemple, si un pont roulant est utilisé pour déplacer des charges dans un environnement corrosif, le vérificateur devra intégrer ce facteur dans son évaluation. Il ne s’agit donc pas seulement d’un examen technique, mais d’une démarche de prévention active.
Des compétences techniques : comprendre le fonctionnement d’un appareil de levage
La dimension technique d’une vérification générale périodique ne doit pas être sous-estimée.
Le vérificateur doit avoir une bonne compréhension du fonctionnement global du matériel à vérifier ainsi que de ses composants essentiels.
Il n’a pas besoin d’être ingénieur, mais il doit maîtriser les bases de la mécanique, de l’électricité, voire de l’électronique.
Concrètement, il doit savoir identifier les différents éléments. Par exemple pour un pont roulant : treuil, palan, galets, rails, fin de course, coffrets électriques… Lors de la vérification générale périodique, il contrôle leur état, recherche d’éventuels jeux, défauts d’alignement ou signes d’usure.
Il doit également connaître les différentes méthodes d’essai. Comment réaliser une épreuve statique ? Comment vérifier le fonctionnement du dispositif de freinage ? Quels tests permettent de confirmer la stabilité de l’installation ? Ces techniques font partie de son bagage professionnel.
Compétences rédactionnelles : savoir formaliser les constats
Réaliser une vérification générale périodique, c’est aussi produire un rapport clair, précis et exploitable.
À la fin de chaque intervention, le vérificateur doit rédiger un rapport de vérification et le transmettre au chef d’établissement.
Lors du contrôle, si le vérificateur identifie des anomalies, c’est dans ce document qu’il le détaillera. Alors il les décrit, les localise et formule des recommandations concrètes pour y remédier.
La qualité rédactionnelle de ce rapport est cruciale. Une formulation floue ou approximative peut générer des incompréhensions, voire des erreurs de maintenance. Le vérificateur doit donc faire preuve de rigueur, structurer ses constats et utiliser un vocabulaire technique approprié.
Il doit aussi savoir synthétiser ses conclusions pour les transmettre à son client ou à sa hiérarchie. Rédiger un compte-rendu par e-mail ou présenter ses observations à l’oral fait pleinement partie de sa mission.
Savoir utiliser les outils informatiques
Aujourd’hui, la plupart des rapports de vérification générale périodique se rédigent sur ordinateur, tablette ou smartphone. Il est donc essentiel que le technicien soit à l’aise avec les outils numériques. Il doit pouvoir naviguer sur une application, remplir les champs du rapport, insérer des photos et valider les informations collectées sur le terrain.
Certains logiciels permettent même d’intégrer des check-lists personnalisées ou des modèles de rapports normalisés. Ces outils facilitent le travail de vérification mais exigent une certaine aisance informatique.

Contrôleur VGP : un métier qui nécessite des qualités personnelles
Le sens de l’observation et de l’écoute
Au-delà des compétences techniques et réglementaires, le savoir-être joue un rôle fondamental.
Observer, c’est savoir voir ce que d’autres ne remarquent pas. Lors d’une vérification générale périodique, une partie importante du travail repose sur l’examen visuelle de l’équipement. Le vérificateur repère des défauts parfois invisibles à l’œil non averti : une soudure fissurée, une pièce mal alignée, un câble effiloché…
Avec l’expérience, son regard s’affine. Il apprend à détecter rapidement les signaux faibles, ces petits indices qui annoncent une défaillance potentielle. C’est ce sens de l’observation qui fait souvent la différence entre un bon et un excellent vérificateur.
Mais il doit aussi savoir écouter. Les utilisateurs peuvent lui fournir des informations précieuses : bruits anormaux, dysfonctionnements récurrents, retours d’expérience… Leur témoignage complète l’examen technique et contribue à une vérification générale périodique plus fiable.
Expliquer ses constats sans adopter une posture autoritaire. Sa mission ne se limite pas à cocher des cases : il contribue activement à la sécurité de l’entreprise.
Curiosité et adaptabilité
Le métier de vérificateur exige bien plus qu’un simple respect des procédures. Pour mener efficacement une vérification générale périodique, il faut faire preuve de curiosité. Cela permet de repérer les anomalies et anticiper les problèmes avant qu’ils ne deviennent critiques. Ce type d’attitude proactive améliore la sécurité.
L’adaptabilité, quant à elle, s’exprime dans la capacité du technicien à ajuster sa méthode de travail selon le contexte. Un jour, il intervient sur un chantier naval avec des grues mobiles. Le lendemain c’est dans une usine agroalimentaire avec des palans inoxydables soumis à des exigences d’hygiène strictes.
Dans chaque situation, il adapte son discours, ses outils et son regard d’inspecteur aux particularités du lieu. Il ne s’agit pas de faire du « copier-coller » de procédure, mais bien de contextualiser chaque vérification générale périodique, qu’il s’agisse d’un hayon élévateur, d’un bras manipulateur ou d’un portique de levage.
Autonomie et rigueur
Être vérificateur, c’est souvent travailler seul, parfois dans des conditions complexes. Il arrive que le technicien intervienne à la première heure ou en fin de journée, pour ne pas perturber l’activité. Il doit alors s’organiser de manière autonome, sans supervision directe et prendre rapidement les bonnes décisions sur le terrain.
Cette autonomie ne signifie pas improvisation. Au contraire, elle repose sur une préparation méticuleuse en amont. Il doit organiser sa journée de manière optimale, anticiper les contraintes logistiques et respecter les délais de remise des rapports.
L’autonomie s’applique également à la gestion du planning et des priorités.
Comment devenir vérificateur d’appareil de levage ?
Avorisk accompagnent les futurs vérificateurs dans leur montée en compétence, avec la Formation contrôleur VGP matériel de levage adaptées aux réalités du terrain et aux exigences réglementaires.
Grâce à cette formation, les techniciens peuvent intervenir en toute légitimité et réaliser des vérifications générales périodiques en conformité avec la loi.