Fibres d'amiante

Quels sont les dangers liés à l’exposition à l’amiante ?

6 juin 2025

Invisible à l’œil nu, l’amiante est un réel danger pour les travailleurs, notamment dans les domaines de l’industrie et du BTP. Lorsqu’on l’inspire, ses fibres microscopiques s’infiltrent profondément dans les poumons et provoquent des maladies graves : cancers, asbestose, mésothéliome… Chaque année, des milliers de travailleurs en font les frais, souvent sans même savoir qu’ils y ont été exposés. Pourtant, des solutions existent pour repérer, prévenir et limiter les risques. D’où vient ce danger ? Qui est concerné ? Et comment s’en protéger efficacement ?

Qu’est-ce que l’amiante et quelle est son utilité ?

L’amiante est un groupe de minéraux fibreux présent naturellement dans la croûte terrestre. Les industriels et professionnels du bâtiment utilisaient très largement ce matériau tout au long du XXe siècle.

En effet, l’amiante possède des qualités exceptionnelles comme la résistance au feu, mécanique et aux agressions chimiques. Il est également un très bon isolant électrique, acoustique et thermique.

Ces propriétés ont fait de l’amiante un matériau phare. Aujourd’hui encore, on peut le retrouver dans : les murs, les tuiles, les revêtements de sol, les tuyaux, les conduits d’aération, etc.

Malgré sa polyvalence et ses atouts, le Centre International de Recherche sur le Cancer classe l’amiante comme substance cancérogène depuis 1997.

Cependant, c’est seulement depuis 1997, que l’utilisation d’amiante est strictement interdite en France.

Comment peut-on être exposé à l’amiante ?

Lorsque l’on perce, découpe, ponce, démolit ou lors d’une simple manipulation d’un élément amianté, des fibres se libèrent. Elles sont alors en déplacement dans l’air et leur taille microscopique (400 à 500 fois moins épaisses qu’un cheveu) les rend invisibles à l’œil nu.

Au sein d’un environnement clos, les fibres restent en suspension pendant des heures. Cela provoque un risque d’inhalation pour les travailleurs.

Une mise en contact avec des produits amiantés survient majoritairement lors de chantier sur des bâtiments datant d’avant 1997.

Les métiers du BTP sont évidemment en première ligne : désamianteurs, maçons, plaquistes, électriciens, plombiers ou encore couvreurs sont régulièrement en contact avec des matériaux à risque.

L’exposition concerne également les agents de maintenance, les techniciens d’intervention ou encore les professionnels de l’immobilier.

Des personnes externes aux travaux peuvent être contaminées par simple présence dans un local mal ventilé ou insuffisamment nettoyé.

Un simple trou dans un mur ou le remplacement d’un faux plafond peut suffire à libérer des fibres si aucun repérage n’a été effectué au préalable.

Exposition à l'amiante

Les effets sur la santé : des pathologies graves et irréversibles

Lorsqu’un individu inhale des fibres d’amiante, celles-ci peuvent provoquer plusieurs maladies graves. Le cancer du poumon et le mésothéliome pleural restent les plus redoutés.

Ce dernier est une un cancer rare et très agressif de la membrane qui entoure les poumons. Il se développe dans le temps après le premier contact. Le seul facteur de risque pour cette maladie en France est l’amiante.

Le dernier bilan Santé publique France en 2019 recense environ 1100 cas de mésothéliomes chaque année en France. L’exposition est principalement d’origine professionnelle. Le délai entre l’exposition et l’apparition des premiers symptômes s’étend souvent sur 40 à 50 ans. Cela qui explique que l’âge moyen au diagnostic est autour de 73 ans.

Le CIRC élargit la liste des pathologies reconnues en 2009 en incluant les cancers du larynx et de l’ovaire. Plus récemment, en 2022, l’Anses confirme scientifiquement ce lien entre exposition à l’amiante et développement de ces cancers.

Les chercheurs estiment que 10 à 15 % des cas de cancer des poumons ont pour cause une exposition professionnelle à l’amiante. Cela représente plusieurs milliers de personnes chaque année, sur un total de près de 40 000 cas recensés en France.

Source : Ministère du travail, de la santé, des solidarités et des familles.

Réglementation : ce que prévoit le Code du travail

Face à la dangerosité de l’amiante, la réglementation impose des obligations strictes.

Tout d’abord, le repérage amiante avant travaux est obligatoire pour tous les bâtiments construits avant juillet 1997. Ce diagnostic vise à identifier la présence éventuelle de matériaux amiantés avant d’engager un chantier.

L’arrêté du 4 juin 2024 précise les conditions de ce repérage avant travaux dans les immeubles et autres bâtis.

Ensuite, le document technique amiante (DTA) est obligatoire pour les propriétaires d’immeubles recevant du public ou des travailleurs. Il doit être mis à jour et doit recenser les matériaux contenant de l’amiante, leur localisation et leur état de conservation.

La réglementation impose aux entreprises de former leurs salariés en fonction du type de travaux :

  • La sous-section 3 (SS3) concerne les opérations de retrait ou d’encapsulage.
  • La sous-section 4 (SS4) vise les interventions ponctuelles (entretien, maintenance, etc.) sur des matériaux contenant de l’amiante.

Enfin, une surveillance médicale renforcée et un suivi post-professionnel s’imposent aux travailleurs exposés, même s’ils sont plus dans l’entreprise.

Sacs à déchets amiante

Comment se protéger efficacement de l’exposition à l’amiante lors d’un chantier ?

La prévention repose avant tout sur l’identification des situations à risque. Aucun chantier dans un bâtiment ancien ne doit démarrer sans un repérage préalable. En cas de doute, mieux vaut faire appel à un diagnostiqueur certifié.

Lorsqu’il y a une présence de matériaux amiantés, plusieurs mesures doivent être mises en place :

  • Protection collective : mise en dépression de la zone de travail, confinement par cloisons étanches, captation des poussières à la source, systèmes d’extraction d’air filtré.
  • Protection individuelle : port de masques à filtration élevée (type P3), combinaisons étanches, gants et bottes jetables. Ces EPI doivent être enfilés, utilisés et retirés selon des procédures strictes pour éviter toute contamination.
  • Procédures spécifiques : nettoyage de la zone avec des techniques spécifiques (aspiration à filtre absolu, lingettes humides) et traitement des déchets comme des déchets dangereux.

La formation joue un rôle central dans cette prévention. Avorisk propose alors plusieurs formations en ligne et certifiantes afin de mettre en œuvre des opérations à risque minimum.


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