La sécurité des salariés repose, en partie, sur l’entretien, la maintenance et la vérification des équipements qu’ils utilisent au quotidien. Le Code du travail et plus précisément l’article L4321-1 impose des obligations concernant le matériel. Les équipements de travail mis à disposition « sont équipés, installés, utilisés, réglés et maintenus de manière à préserver la santé et la sécurité des travailleurs ». Cette exigence concerne l’ensemble des équipements de travail, y compris les outils, les EPI, les machines et les engins. Les échelles, escabeaux et plateformes individuelles roulantes légères (PIRL) ne font pas exception.
Une obligation encadrée par le Code du travail
La réglementation ne prévoit pas d’obligation stricte en termes de vérification générale périodique pour ces équipements. Sauf, dans le secteur de la construction et de la réparation navale.
L’arrêté du 21 septembre 1982 impose une vérification tous les six mois par une personne qualifiée. En dehors de ces domaines spécifiques, les entreprises doivent néanmoins respecter les instructions du constructeur.
En effet, l’article R4322-1 du Code du travail le précise :
« Les équipements de travail et moyens de protection, quel que soit leur utilisateur, sont maintenus en état de conformité avec les règles techniques de conception et de construction applicables lors de leur mise en service dans l’établissement, y compris au regard de la notice d’instructions. »
Aussi, l’OPPBTP, la Carsat, l’INRS, etc. Émettent des recommandations qu’il sera de bon ton d’appliquer en cas d’absence d’indication de la part du fabricant. Notamment, effectuer une vérification de l’état de conservation au minimum tous les 12 mois selon l’OPPBTP.
Ainsi, même en l’absence d’une réglementation imposant une fréquence stricte de contrôle pour ces équipements, la responsabilité des employeurs reste engagée. Il leur incombe de garantir un matériel fiable et adapté, sous peine de mettre en danger la sécurité des travailleurs.
Les éléments essentiels à contrôler lors d’une vérification
La vérification d’une échelle, d’un marchepied ou d’une PIRL doit porter sur plusieurs points critiques. Certains éléments, s’ils sont défectueux, peuvent compromettre gravement la stabilité et la sécurité de l’utilisateur.
Le premier point à examiner concerne les éléments de verrouillage. Ces dispositifs sont essentiels pour maintenir la structure en place et éviter tout repliement accidentel qui pourrait provoquer une chute. Un mauvais verrouillage ou une usure excessive de ces mécanismes peut entraîner un risque d’effondrement.
Les patins assurent la stabilité au sol et limitent les risques de glissement. S’ils sont usés ou absents, l’équipement peut perdre son adhérence, surtout sur des surfaces lisses. Il est donc impératif de vérifier leur état et de les remplacer dès qu’ils montrent des signes de détérioration.
Les marches et les plateaux doivent également être inspectés attentivement. Toute présence de fissure, de pliure ou d’éléments détériorés peut affaiblir la structure et rendre la montée dangereuse. La présence de substances glissantes, comme de l’huile ou de la boue, augmente aussi les risques de chute. Un nettoyage régulier et une maintenance régulière permettent d’éviter ces accidents.
Enfin, les montants et les garde-corps jouent un rôle clé dans la prévention des chutes. Un montant endommagé peut compromettre l’intégrité de l’ensemble de la structure, tandis qu’un garde-corps mal fixé n’offrira pas la protection nécessaire en cas de perte d’équilibre.
Les facteurs qui influencent l’usure et la dégradation
Comme tout matériel, les échelles, escabeaux et PIRL subissent une usure progressive liée à plusieurs facteurs.
Tout d’abord, une sollicitation mécanique excessive, comme des chocs répétés ou des charges trop lourdes, fragilise la structure et accélère sa détérioration. Une vérification fréquente permet d’identifier ces signes avant qu’ils ne deviennent problématiques.
L’exposition à des produits chimiques, comme des solvants ou des acides, peut également altérer les matériaux et compromettre leur solidité. Il faudra également prendre en considération l’oxydation. Si les traces de rouilles sont trop importantes ou présentes sur des organes critiques, une réparation ou une mise en rebus est nécessaire. Certains composants en aluminium ou en plastique sont plus sensibles à ces substances. Un nettoyage régulier est pertinent pour éviter toute réaction corrosive.
Les conditions environnementales influent grandement sur la détérioration des équipements. Un matériel laissé à l’extérieur en permanence subit les effets de l’humidité, du gel ou des rayons UV. Cela provoque un vieillissement prématuré des matériaux.
Le vieillissement naturel est inévitable, mais il peut être ralenti par un entretien régulier. Un matériel ancien, même bien entretenu, finit par perdre en performance et doit être remplacé avant qu’il ne devienne dangereux. Laisser une échelle posée sur des surfaces inadaptées ou empilée avec d’autres équipements peut provoquer des déformations qui altèrent sa stabilité. Des conditions de stockage adéquat, comme un entreposage dans un local sec et tempéré, prolonge leur durée de vie.
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